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Le Quantified Self

Vous avez probablement déjà entendu parler (ou peut-être en êtes-vous déjà adeptes) de ces applications mobiles ou objets connectés qui permettent de tout savoir sur vous-même, du nombre de calories que vous mangez au nombre de pas que vous faites dans une journée. Vous l’aurez deviné, il s’agit du Quantified Self.

Le terme regroupe les pratiques qui consistent à mesurer et analyser les données personnelles relatives à son mode de vie.
Il peut s’agir de santé, de bien-être, de pratique sportive, d’amélioration de son mode de vie, de données comportementales…
Pratique néee en Californie en 2007, c’est ce qu’on appelle littéralement automesure ou «  mesure de soi ».

Santé connectée et bien-être connecté

Il convient de séparer les notions de bien-être et de santé dans le quantified self.
En effet, les données « bien-être » regroupent des éléments créées pour améliorer le confort de vie : il est possible d’analyser son sommeil, sa pratique du sport dans le but de s’améliorer.
La santé connectée englobe des données utiles au diagnostic et au suivi médical. Les diabétiques, qui doivent tous les jours surveiller leur taux de glycémie, peuvent ainsi simplifier ce geste de relevé systématique et les partager avec leur médecin.

Une révolution pour la santé

Le Quantified Self pourrait éviter certains comportements à l’origine de maladies cardiovasculaires (tabagisme, mauvaise alimentation, inactivité physique, surpoids…) car les objets connectés et les applications mobiles sont aussi des accompagnateurs (dans l’arrêt du tabac ou l’évolution vers une meilleure alimentation) et le moyen d’une prise de conscience.
De plus, la mutualisation de ces données de santé pourrait aider à éviter des scandales tels que le Mediator : serait-il arrivé si nous avions eu conscience des dangers que ce médicament pouvait représenter grâce à une vraie base de données ?

Une aide au diagnostic

Le Quantified Self en santé permet une nouvelle approche du patient : le médecin peut avoir un suivi beaucoup plus régulier de son patient et s’assurer de sa bonne prise de médicaments, que ses directives sont respectées, que les analyses sont bonnes au jour le jour. Il peut laisser le soigné repartir sans inquiétude et améliorer son diagnostic selon les relevés d’état de santé qu’il obtient.
D’autre part, cela facilite la chirurgie ambulatoire : les objets connectés et applications mobiles permettent un suivi du patient juste après son départ de l’hôpital, le jour même de l’opération.

Le Patient Empowerment

En parallèle, on assiste à une nouvelle prise de conscience : le patient peut être maître de sa santé. Cela s’appelle le « patient empowerment ». Grâce à ces données, le malade se sent responsable de sa propre santé. Il peut reprendre le contrôle et ajuster lui-même son comportement en fonction des résultats fournis par les objets connectés.
Par exemple, pour les personnes souffrant d’hypertension, il est simple de suivre sa tension grâce à des objets connectés et de prendre les mesures qui s’imposent en cas de problème. Le suivi en continu permet de mieux contrôler les risques liés à l’hypertension.

Quelques inquiétudes face à la santé connectée

La gestion des données de santé

Les données de santé sont extrêmement personnelles : elles peuvent fournir des renseignements tels que la maladie dont vous souffrez, les médicaments que vous prenez, vos habitudes de vie … autant d’éléments qu’il convient de protéger pour en éviter les mauvais usages.
La CNIL a d’ailleurs émis ses recommandations quant aux bonnes pratiques du quantified self, que vous pouvez retrouver ici :

http://www.cnil.fr/linstitution/actualite/article/article/quantified-self-m-sante-le-corps-est-il-un-nouvel-objet-connecte/

La modification du rôle du médecin

Deux tendances peuvent découler du quantified self : soit le patient prendra le contrôle de sa santé et sera capable de l’analyser lui-même, soit il risque d’être dans une constante attente d’une réponse de son médecin. Si les objets connectés replacent le patient au centre de sa santé, dans le cas de pathologies plus graves ou de maladies chroniques des obsessions peuvent se créer, avec un besoin que le médecin soit sans cesse en contact avec ces données.

Sources :

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